À l’occasion de son déplacement à l’Unistra, le 29 janvier, Frédérique Vidal a annoncé la création d’une mission sur l’innovation, « aventure résolument collective ». Pour elle, c’est ce collectif que le campus d’innovation est le plus à même de susciter, en développant des liens de confiance fondés sur une connaissance mutuelle et des interactions permanentes entre les acteurs, en créant une dynamique de recherche d’excellence. La vocation du campus d’innovation est d’étendre les surfaces de contact entre la recherche, la formation et l’entreprise : « C’est à cette interface que les idées neuves éclosent et mûrissent ». Les sites universitaires se comprennent toujours plus « comme des écosystèmes complets d’innovation et ils sont, à des degrés divers, déjà engagés dans cette dynamique de transformation. » Frédérique Vidal veut accompagner les campus dans cette voie, pour conforter la position de la France comme l’un des pays les plus innovants au monde.
C’est à Jean-Lou Chameau que la ministre a confié cette mission. Il a affirmé avoir toujours vanté le modèle strasbourgeois. Il lui incombe d’identifier les bonnes pratiques, ou les éventuels freins qui pourraient entraver la dynamique de ces campus d’innovation. La mission de Jean-Lou Chameau permettra de déterminer, à partir d’un travail de terrain et d’une large consultation des acteurs de l’innovation, les leviers à activer pour donner une stature mondiale aux campus d’innovation français. Jean-Lou Chameau analysera les sites universitaires de Strasbourg, Rennes et Montpellier. Que cette mission ait été annoncée à Strasbourg et que l’Unistra soit le premier site visité : voilà la preuve d’une reconnaissance internationale de notre site en matière de recherche et d’innovation !
Michel Deneken,
président de l'Université de Strasbourg
Mur des 100 définitions et chœur public ont marqué le lancement de la résidence du Collectif X à l’Université de Strasbourg, mardi 23 janvier. Les comédiens investiront le campus du 5 au 16 février, avec pour ambition de dresser un portrait collaboratif de la ville.
Solennelles, déjantées, lyriques ou terre-à-terre, signées Wikipédia ou Charles de Gaulle en passant par René Char ou des inconnus : 100 définitions de la ville de Strasbourg ont été déclamées, mardi 23 janvier, par un chœur public réuni face à l’entrée du Patio.
Morceaux choisis : « 2. Wikipédia : Strasbourg est l’une des seules villes au monde à être le siège d’organisations internationales sans être la capitale d’un pays. » « 5. Alain Fontanel : Strasbourg est sans doute la ville française la plus allemande ou la ville allemande la plus française. » « 7. Victor Hugo : J’ai vu Chartres, j’ai vu Anvers, il me fallait Strasbourg ! » « 55. Jacqueline : Strasbourg, petit ghetto de Noël ! »
Cette proposition, qui interpelle ou déroute les usagers du campus – c’est le but – émane du Collectif X. La troupe, constituée d’artistes de théâtre et d’urbanistes, n’en est pas à son coup d’essai : Villeurbanne, Bion et bientôt Manosque lui ont servi ou servira de point de départ pour des résidences sur le même modèle. « À Saint-Étienne, d’où a émané notre collectif, nous avons même fait le portrait de la ville depuis cinq lieux différents », explique François Gorrissen, l’un des comédiens du Collectif X. À chaque fois, l’idée est la même : « Changer le regard sur la ville, en recueillant les visions et les usages de ses habitants, permanents et de passage. »
L’université, un collectif ?
« Ce qui nous a intéressés dans la démarche du Collectif X, outre sa double approche théâtrale et scientifique, c’est la manière dont ils proposent d’explorer l’université en tant que collectif », souligne Sylvain Diaz, directeur du Service universitaire de l’action culturelle (Suac)*. « Cette notion est en effet le fil rouge de notre programmation cette année, avec par exemple la résidence Petrol portée par les universités du Grand Est », ajoute l’enseignant-chercheur en théâtre.
« Nos résidences sont toujours articulées autour de cinq protocoles : chœur public, controverses théâtralisées, entretiens, balades dans la ville, débouchant à la fin sur une restitution théâtrale », détaille François Gorrissen. À l’Université de Strasbourg, rendez-vous est donné pour des répétitions participatives tous les soirs à partir de 18 h, du 5 au 16 février (excepté le week-end), les soirées des 15 et 16 février étant consacrées au spectacle. « Tous ces protocoles, ça semble compliqué mais une fois mis en œuvre, tout est simple pour tout le monde ! »
Cela semble l’avis de Magali Risch, chargée de mission au Service des bibliothèques, qui a accepté de se prêter à l’exercice de la déclamation des 100 définitions parmi le chœur public. « Lors de la résidence, je pense me prêter au jeu des autres protocoles, pour laisser à d’autres personnes la possibilité de participer ! »
Avant l’installation du Collectif X entre les murs du Patio, les 100 définitions sont affichées sur le mur de l’amphithéâtre Cavaillès, d’aujourd’hui jusqu’à la fin de la résidence. À compléter à l’envi par ses propres réflexions et bons mots, sur des post-it mis à disposition. « Il nous a semblé important de laisser ce temps d’appropriation de la démarche, sans que nous intervenions », justifie François Gorrissen.
À lire et entendre la dernière de ces 100 définitions - « Strasbourg existe puisque nous disons tous ensemble "Strasbourg" ! » - on a hâte de voir la suite !
Elsa Collobert
* Le Suac porte le projet aux côtés du Service des bibliothèques, du Service de la vie universitaire (SVU) et du Crous, qui bénéficie de financements Idex (20 000 €) et Crous (5 600 €).
Lundi 29 janvier, l’Université de Strasbourg a accueilli la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Frédérique Vidal. L’occasion pour cette dernière d’annoncer la création d’une mission nationale Campus d’innovation et d’échanger à propos de la réforme de l’accès à l’enseignement supérieur. Retour sur ces deux temps forts.
Selon ses propres mots, la ministre a choisi « une terre d’innovation, une université pionnière dans le développement d'une culture collaborative » pour lancer la mission « Campus d’innovation ». Les universités de Strasbourg, Montpellier et Rennes sont les trois sites retenus par le ministère comme campus pilotes. C’est à l'Institut de science et d'ingénierie supramoléculaires (Isis), précurseur en matière d’écosystème d’innovation, devant les trois prix Nobel et les acteurs de l’innovation du territoire alsacien, qu’elle a présenté les objectifs de cette mission. À travers un travail de terrain et un dialogue avec tous les acteurs de l’innovation de ces territoires, Jean-Lou Chameau, en charge de cette mission, effectuera « un diagnostic pour détecter les atouts et les limites des pratiques mises en place dans ces trois universités ».
Sa visite d'Isis, en début d'après-midi, fondé par Jean-Marie Lehn en 2002, et plus particulièrement du laboratoire de Thomas Ebbesen, prix Kavli 2014, a offert l'occasion à la ministre de comprendre ses travaux de recherche et le fonctionnement de différents équipements de pointe.
La journée s’est conclue par une visite de Frédérique Vidal au C@fé Learning Lab, le centre d’aide à la formation et aux études situé à l’IUT Robert-Schuman, à Illkirch. Elle a ainsi pu découvrir plus en détail quelques-unes des innovations pédagogiques pilotées par l’Institut de développement et d'innovation pédagogiques (Idip). Les témoignages d’enseignants-chercheurs et d'étudiants ont parfaitement complété les discussions abordées dans la matinée avec les cinq universités du Grand Est.
En effet, la présentation de cinq innovations pédagogiques (une par université présente) à la ministre a formé une part importante des échanges de la matinée. Accueillie dans l’amphithéâtre Alain-Beretz, au Patio, par les présidents des universités de Haute-Alsace, Lorraine, Reims, Champagne-Ardennes, Strasbourg et le Centre universitaire de Troyes, par le directeur général de la Recherche et de l’Innovation, Alain Beretz, et par quelques officiels et une centaine d'universitaires, Frédérique Vidal a réaffirmé son grand intérêt pour la découverte de ces initiatives. Mais la ministre était surtout venue rencontrer les universitaires du Grand Est pour expliquer et défendre sa réforme de l’accès à l’enseignement supérieur (Parcoursup).
Cette réforme consiste à prendre en compte le niveau initial de l’étudiant et de mettre en place tout un accompagnement pédagogique pour éviter abandons et échecs. La ministre a annoncé la mobilisation d’un budget de 950 millions d’euros pour la mener à bien, qui se déploiera sur plusieurs années.
Son discours a fait suite à un mot d’accueil de Michel Deneken, président de l’Université de Strasbourg, qui s’exprimait au nom des cinq présidents d’université : « Cette réforme va dans le bon sens, en lien avec la réforme du bac », a-t-il expliqué, en précisant que « la communauté est engagée mais préoccupée par les échéances et les moyens ».
Anne-Isabelle Bischoff et Caroline Laplane
Co-organisatrices de la Journée portes ouvertes des universités d'Alsace, l'Université de Strasbourg et l'Université de Haute-Alsace ouvrent cette année leurs portes le même jour. Les visiteurs ont rendez-vous samedi 17 février pour découvrir lieux de travail, d'études et de vie étudiante, et recevoir des réponses à leurs questions sur l'enseignement supérieur.
Initialement programmée samedi 17 mars, la traditionnelle Journée portes ouvertes (JPO) de l'Université de Strasbourg se déroule cette année samedi 17 février. Soit à la même date que celle de l'Université de Haute-Alsace. Cette date a été avancée en raison de la réforme de l’accès aux études post-bac, et notamment l'ouverture de la nouvelle plate-forme Parcoursup, depuis le 15 janvier.
La JPO mobilise de nombreux enseignants, étudiants et personnels de l’Université de Strasbourg pour renseigner les lycéens, les étudiants, les personnes en reprise d’études et les parents d’élèves sur les filières de bac +1 au doctorat. Tous les campus de l'Unistra (Esplanade, historique, santé - médecine et chirurgie dentaire -, Cronenbourg-Schiltigheim, Haguenau, Illkirch, Sélestat et l’École supérieure du professorat et de l’éducation-Espé de la Meinau et Colmar) seront accessibles.
À noter qu'avant de se déplacer, il est indispensable pour les visiteurs de s'informer sur les activités programmées par la composante qui les intéresse et sur ses horaires d'ouverture, chaque faculté, école, institut construisant son propre programme. La plage horaire conseillée pour se renseigner au mieux lors de la Journée portes ouvertes est comprise entre 9 h et 17 h.
Les trois prix Nobel strasbourgeois Jean-Marie Lehn, Jules Hoffmann et Jean-Pierre Sauvage étaient les invités de marque de la traditionnelle soirée des vœux au monde économique, mardi 23 janvier 2018.
Devant près de 1 600 personnes invitées par l’Eurométropole de Strasbourg, la Ville et l’Université de Strasbourg, ainsi que la Chambre de commerce et d’industrie Alsace Eurométropole, Mathieu Vidard, animateur scientifique à France Inter, a fait dialoguer figures politiques et institutionnelles, jeunes entrepreneurs et Nobel. Management de l’attractivité du territoire par ses acteurs phares et similitudes dans le management, prise de risque et persévérance entre la recherche et l’entreprise, sont les deux thématiques clés qui ont maintenu en haleine un public captivé.
En guise de préambule, Jean-Marie Lehn, Jules Hoffmann et Jean-Pierre Sauvage ont expliqué ce qui les a poussés à construire leur carrière à Strasbourg… et pas ailleurs. « C’est la chance de côtoyer de grandes personnalités scientifiques comme Guy Ourisson ou Pierre Chambon, précise Jules Hoffmann, prix Nobel de physiologie-médecine en 2011, mais aussi d’avoir hérité d’un grand laboratoire ». Jean-Marie Lehn, prix Nobel de chimie en 1987, apprécie pour sa part la situation transfrontalière et européenne et aujourd’hui Eucor - Le Campus européen, un modèle unique. Pour Jean-Pierre Sauvage, prix Nobel de chimie en 2016, c’est le « terreau fertile » qu’est Strasbourg, notamment grâce à l’héritage laissé par l’université allemande après la guerre de 1871, et la grande liberté accordée au jeune chercheur qu’il a été. C’est aussi ce qui explique selon lui pourquoi Strasbourg est une « fabrique à Nobel ».
Les trois chercheurs ont ensuite été rejoints sur scène par trois chefs d’entreprises ayant toutes des interactions fortes avec l’université, mais pour des besoins et des objectifs bien différents. Pour une entreprise comme Mecasem dirigée par Stéphanie Chevalier, l’université et les écoles d’ingénieurs associées sont « un vivier de jeunes talents aux compétences nouvelles qui manquent à l’entreprise ». Pour Fizimed, start-up incubée par Semia et dirigée par Emeline Hahn, l’interaction est permanente avec les chercheurs et médecins pour valider les aspects cliniques de leurs projets. Emeline Hahn est d’ailleurs elle-même issue du monde de la recherche. Pour Lionel Joly, directeur de l’usine Suchard du groupe Carambar & co, travailler avec l’université est un moyen d’innover, surtout sur le plan humain et en termes d’organisation. « Une obligation pour rester compétitif. »
La soirée a également été l'occasion pour Jean-Marie Lehn et Jules Hoffmann de témoigner de leurs expériences d’entrepreneurs. « Aujourd’hui, le lien recherche-entreprise est mieux perçu. À mon époque, c’était très critiqué mais j’ai passé outre et j’ai beaucoup appris », raconte Jules Hoffmann, qui a fait l’expérience de la création d’entreprise dans les années 1990. Jean-Marie Lehn, de son côté, est impliqué dans la création de trois start-up. « J’y suis allé à reculons mais maintenant j’y suis bien. » Pour lui, le contact entre les deux mondes est essentiel, même si pour les trois scientifiques il est primordial de protéger la recherche fondamentale, et de comprendre que le temps de la recherche n’est pas forcément celui de l’entreprise. Comme le souligne Jean-Pierre Sauvage, « la part du hasard est essentielle en recherche fondamentale », et certains projets peuvent et doivent prendre plus de temps. C'est la source de l'innovation.
Constat partagé par tous ! Parfois même pour Lionel Joly, tout va trop vite côté entreprise, la pression du résultat fait qu’« il y a moins de place pour la créativité, le droit à l’échec et donc moins de place pour l’innovation ». Pour Stéphanie Chevalier, de Mecasem, garder un lien avec la recherche et les start-up, c’est une « bulle d’air autorisée » et vitale pour rester compétitif.
A.-I. B.
Ne vous fiez pas à sa petite taille (17 cm de hauteur). La statue de tête de reine exposée au Musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg (MAMCS), dans le cadre de l’exposition « Laboratoire d’Europe : Strasbourg 1880-1930 », est l’héritière d’un riche passé remontant au 2e millénaire avant notre ère.
« Cette statue de granite rose a intégré les collections de l’université au plus fort de sa politique d’acquisition, à la fin du 19e siècle », présente Sylvie Donnat, maître de conférences à l’Institut d’égyptologie. Plus précisément, elle est achetée durant l’hiver 1898-1899, au Caire, par Wilhelm Spiegelberg. « Deuxième titulaire de la chaire d’égyptologie de la Kaiser-Wilhelms-Universität, c’est sous son impulsion que les collections de l’Institut d’égyptologie vont véritablement se développer. » Ce dernier a été fondé en 1872, dans un contexte international de véritable concurrence, lancée au début du siècle par le père de la discipline, Champollion.
Durant deux hivers (1895-1896 puis 1898-1899), Wilhelm Spiegelberg se rend en Egypte, acquérant des antiquités auprès de marchands cairotes, mais aussi fouillant lui-même la région de Thèbes, lors de son deuxième séjour.
Épouse ou fille de roi
« Étudiée par plusieurs chercheurs, dont Luc Delvaux, lors de sa thèse à Strasbourg, cette statue n’a pas livré tous ses secrets », poursuit Sylvie Donnat. L’actuel conservateur des Musées royaux d'art et d'histoire de Bruxelles a notamment pu dater la statue au Nouvel Empire (deuxième moitié du 2e millénaire avant notre ère), et plus précisément des années – 1004/– 1003 (18e dynastie, entre 1500 et 1300 avant J.-C.). À partir de l’observation de ses ornements (coiffure tripartite, entourée des fameux uraeus, cobras protecteurs des pharaons), Luc Delvaux a également déterminé que cette tête aurait fait partie d’un groupe statuaire plus large. « Une représentation possible de la famille d’Amenhotep III, père d’Akhenaton. On peut donc supposer que cette statue représente l’épouse ou la fille de ce roi, donc une reine ou une princesse. » Un « portrait collectif » destiné à un temple, mortuaire ou divin.
Si les fonds des instituts d’égyptologie et de papyrologie de l’Université de Strasbourg sont aujourd’hui si riches, cela tient à la politique volontariste d’acquisitions de Wilhelm Spiegelberg, puis de son successeur à partir de 1919, Pierre Montet – la statue de Ramsès II dans l’aula du Palais universitaire, par exemple, c’est lui. Malgré le partage de la collection au tournant du 20e siècle, répartie entre papyrus pour la Bibliothèque nationale et universitaire (BNU), objets pour l’université, le fonds conservé aujourd’hui à la Maison interuniversitaire des sciences de l’Homme-Alsace (Misha) compte pas moins de 6 500 références, y compris les ostracas (tessons de poterie utilisés comme supports d’écriture).
E. C.
Consulter les précédents épisodes :
Journalistes et communiquants, membres du réseau régional des professionnels de l’information étaient réunis au Palais universitaire, lundi 29 janvier, pour les vœux du Club de la presse local. L’occasion pour Michel Deneken de rappeler l’attachement de l’université à la liberté d’expression.
Après Arte l’année dernière, le Club de la presse de Strasbourg avait choisi l’université, et en particulier son Palais U, pour adresser ses vœux aux membres de son réseau. Avec ce choix de la Neustadt, le Club de la presse affirme son inscription dans une ville du patrimoine mondial de l’Unesco.
Partenaires de l’événement, la Ville et l’Université de Strasbourg étaient représentées à travers le maire, Roland Ries, et le président de l’Unistra, Michel Deneken. « La liberté ne s’use que si on ne s’en sert pas. Notre tradition rhénane, c’est aussi la dérision et l’autodérision. Alors nous continuerons à en user. Et à mettre en pratique ces mots chers à Marc Bloch "Delixit veritatem" (guidés par la vérité) », a déclaré ce dernier en préambule des festivités. Christian Bach, président du Club de la presse, a ensuite dévoilé le nom de la lauréate 2018 du prix du club. Frédérique Meichler, journaliste à L’Alsace à Mulhouse, a affirmé son attachement à son statut de localière dans une ville riche de son cosmopolitisme, dans un touchant discours. Elle a symboliquement reçu son prix des mains du lauréat de l’année dernière, Can Dündar, journaliste d’investigation turc exilé à Berlin, qui s’est adressé à l’assistance par visioconférence.